FONDATION DE WAPO


POINT DE PRESSE, Bourse du Travail de Cotonou, le 15 décembre 2022


Mesdames et Messieurs les journalistes, chers amis et chers camarades,
Nous vous avons invités pour vous informer de la fondation les 9 et 10 décembre 2022 au Ghana, de l’OPAO (Organisation des Peuples d’Afrique de l’Ouest) en français ou WAPO (West African People Organisation) en anglais.

Editorial 


Unité grandissante des peuples africains contre
l’impérialisme et pour le patriotisme au pouvoir


Les 9 et 10 décembre, des délégations d’organisations
panafricanistes de 11 pays de l’Afrique de l’Ouest ont créé
l’Organisation des Peuples de l’Afrique de l’Ouest, OPAO
(ou WAPO, West African People Organisation en anglais). Et
ceci, au Ghana à Winneba, la cité historique qui a abrité l’Ecole
de formation idéologique du grand panafricaniste Kwamé
N’Krumah,. « En somme, face à la CEDEAO des Gouvernements,
la « CEDEAO » des Peuples combattants tous les jours pour la
dignité, la souveraineté, contre la domination impérialiste,
contre la misère, contre l’exploitation et le pillage de nos
ressources par les monopoles impérialistes » est née pour le
triomphe du patriotisme au sommet des Etats.

Don du nouveau siège de la CEDEAO par la Chine

Un cadeau humiliant pour les peuples d’Afrique

 

A l’issue de la réunion des Chefs d’Etat de la CEDEAO le 4 décembre 2022 à Abuja, il a été annoncé que la Chine va construire un nouveau siège pour la CEDEAO et que les travaux vont s’achever et que celui-ci sera livré clés en main d’ici fin 2024. Ce siège va regrouper la Commission, le Parlement, le Tribunal de la CEDEAO, ce qui va rendre le travail des divers départements plus facile. Puis, on apprend que ce siège est un don de la Chine, et qu’il va être livré clés en mains et que le coût total équivaut à 31.600.000 dollars soit à peu près 21 milliards de francs CFA.

Fixation du prix d’achat du soja par le gouvernement
Patrice Talon décidé à appauvrir les producteurs de soja, après ceux du coton et des noix de cajou

 

Nul n'ignore que Patrice Talon détient le monopole de la filière coton au Bénin. De la production à la commercialisation, en passant par la fourniture des intrants et l'égrenage, il est omniprésent dans le coton. C'est à juste titre qu'il est surnommé le "Roi" du coton, parce qu'il a, bien avant son avènement à la tête du pays, le pouvoir souverain de fixer les prix de vente des intrants (engrais, pesticides, etc.) et les prix d'achat aux producteurs du coton. Les principaux acteurs de la filière coton que sont les paysans pauvres et semi-pauvres, sont en fait ses ouvriers agricoles, taillables et corvéables à merci. Elu président en 2016, Patrice Talon accapare toutes les ristournes découlant des opérations de commercialisation. Ainsi, malgré les records de production atteints au cours de son premier quinquennat, les producteurs de coton sont demeurés les plus pauvres pendant que l'empire financier de Patrice Talon s'élargit et se renforce tous les jours.

Souvent endettés et incapables de rembourser les crédits des intrants, les petits producteurs se sont détournés progressivement de cette culture de rente qui appauvrit non seulement l'homme mais aussi la terre et l'environnement. En abandonnant la culture du coton, les paysans pauvres ont jeté leur dévolu sur la production des noix de cajou et du soja. Mais là aussi, c'est sans compter avec la volonté de Patrice Talon de s'accaparer de tous les secteurs ‘’juteux’’ de l'économie béninoise. Par la ruse, il fait casser les prix rémunérateurs offerts aux producteurs par les commerçants nationaux (340 F, voire 350 F sur le terrain, et 500 F au Nigéria et au Togo), et fixe à 190 F le prix du kilogramme de soja au Bénin. Cette fixation du prix au producteur par le gouvernement est également doublée d'une interdiction d'exportation des grains de soja au-delà des frontières béninoises, assortie de sanctions contre les contrevenants.

Mais la grogne des producteurs et leurs menaces de boycott de la production des cultures de rente et les prochaines élections législatives ont fait reculer le gouvernement. En effet, un communiqué du Secrétariat Général du Gouvernement publié le 7 décembre 2022 rapporte : << Le lundi 5 décembre 2022, le ministre de l’Industrie et du Commerce et le ministre de l’Agriculture, de l’Elevage et de la Pêche ont tenu une séance de travail avec l’ensemble des acteurs de la filière soja pour analyser et trouver des solutions aux difficultés liées à la commercialisation du soja au titre de la campagne 2022-2023. Le compte rendu fait au Conseil des ministres du mercredi 7 décembre 2022 fait ressortir que ces difficultés sont liées à la mise en application des dispositions du décret n°2022-568 du 12 octobre 2022 portant interdiction de l’exportation du soja grain et fixant les conditions de mise en œuvre de l’interdiction d’exportation des noix de cajou brutes et du soja grain en République du Bénin >>. Ledit communiqué précise qu’<<en prenant acte de ce compte rendu, le conseil des Ministres a décidé de différer l’application desdites dispositions à la prochaine campagne >>.

Comme on le voit, cette reculade du gouvernement n’est que temporaire et surtout motivée par le mécontentement général dans le pays en cette veille des élections législatives. C’est pourquoi les dispositions interdisant les exportations des noix brutes de cajou et du soja grain ne sont pas rapportées, mais plutôt différées à la prochaine campagne. Une fois les élections passées, elles seront remises en scelle. Les exportateurs tomberont-ils dans le piège à eux tendus ? Ils doivent continuer leur combat jusqu’à l’abrogation pure et simple de toute la loi et laisser les acteurs de la filière cajou et soja aux lois du marché.

Habib A.

Dissolution de la SOBEMAP
Talon poursuit sa politique antisociale et de livraison du pays à l’étranger


C’est avec un grand écœurement que j’ai appris la dissolution de la société béninoise des manutentions portuaires. Il s’agit d’une décision du conseil des ministres du mercredi 30 Novembre 2022. Le Président Talon et son clan réunis à leur séance hebdomadaire, ont prononcé la dissolution de la société publique de manutention portuaire au Bénin (SOBEMAP). Ceci en remplacement d’une prétendue nouvelle société d’économie mixte avec son capital porté par l’Etat et un partenaire stratégique de référence internationale.