IL EST PLUS QUE JAMAIS TEMPS D’Y ALLER !
La situation est grave. Notre pays, le Bénin, vacille au bord du précipice. Jamais dans l’histoire, il n’a enregistré une telle menace. Les raisons de cet état de chose, tout citoyen bien pensant les situe aisément. C’est la soif effrénée de pouvoir d’un homme, YAYI Boni, qui depuis son arrivée à la tête de notre Etat en 2006, n’a jamais ménagé ses efforts pour créer le chaos actuel. Et on y est désormais. Aidé d’une Cour Constitutionnelle à ordre, celle de DOSSOU Robert, il confisque à son profit tous les pouvoirs et nous conduit pieds et poings liés à une élection où les jeux sont faits d’avance à son profit.
C’est un défi. C’est inacceptable. La terre des Gbêhanzin, Kaba, Bio Guerra, la terre des Amazones a des ressources humaines et morales pour dire non ! Il faut puiser dans le tréfonds des riches traditions combattives de cette terre qui nous a vus naître tous, des énergies pour répondre au défi lancé.
Depuis quelques jours, notamment depuis la barbare humiliation dont les députés ont été victimes le jeudi 17 février 2011, des Responsables de « l’Union fait la Nation » se lancent dans des combats de rue. Je salue ces manifestations (marches, sit-in) contre la Cour Constitutionnelle de Robert DOSSOU qui, avec ses maîtres étrangers, veut nous donner un Président de la République en lieu et place du vote populaire. Je salue l’Honorable et Vénérable Rosine VIEYRA SOGLO pour sa bravoure et ses déclarations d’exhortation aux combats et de dénonciation de ceux qui les entravent : « Je veux mourir les armes à la main en combattant. C’est la belle mort. ». Ces paroles doivent sonner haut dans le cœur de tout combattant de la liberté.
Je salue aussi la détermination des travailleurs salariés qui, sous la direction des Centrales syndicales et de la Fédération des Syndicats des Travailleurs des Finances, poursuivent et intensifient leurs combats contre une telle imposture.
Je dénonce et appelle à stigmatiser toutes les brutalités que le groupe de YAYI Boni abat sur les combattants.
La situation de chaos actuel dans lequel notre pays est plongé ne peut surprendre. Elle est même prévisible. Depuis le 06 Octobre 2010, dans une lettre que j’ai adressée à Messieurs les Présidents des Partis Politiques de l’Union fait la Nation et à l’Alliance ABT, j’écrivais ceci « Les moments que nous traversons sur le plan politique sont critiques et c’est pourquoi, je viens m’adresser à vous en tant que Responsables politiques de masses d’hommes qui vous écoutent et qui vous suivent et dont vous constituez à tort ou à raison l’espoir... Lorsqu’il s’agit de remise en cause d’acquis démocratiques fondamentaux, fruits de la sueur et du sang de notre peuple, lorsqu’il s’agit de menace à la vie de milliers d’hommes et même de millions d’hommes et de femmes, toutes les forces doivent s’unir dans un combat commun pour le salut. Et ceci sans calculs partisans… Deux événements politiques m’amènent à la démarche présente à votre endroit. C’est d’abord les révélations faites par l’honorable Rosine VIEYRA SOGLO sur les déclarations belliqueuses et criminelles attribuées au Président YAYI Boni contre notre patrie et qui s’expriment ainsi : « Je vais mettre le pays à feu et à sang », déclarations qui n’ont jamais reçu à ce jour aucun démenti de la part de la personne présumée auteur. C’est ensuite les dernières décisions de la Cour Constitutionnelles cassant les récentes lois portant règles générales et particulières pour les élections en République du Bénin… Les pas posés jusque-là par le pouvoir de YAYI Boni montrent bien qu’il n’entend se soumettre à aucune légalité, pas même la Constitution (lorsque ses intérêts politiques sont en jeu), que sa seule légalité c’est sa boulimie du pouvoir et qu’il conduit tout droit le pays vers ce qu’il a déclaré « mettre le pays à feu et à sang ». Une véritable catastrophe pointe donc à l’horizon avec le risque d’une guerre civile réactionnaire… Dans ces conditions, le seul acte salutaire à poser c’est de se lever ensemble pour arrêter immédiatement et tout net les mains du criminel avant qu’il ne plonge le pays dans l’inconnu.»
C’est dans le même sens de prévenir la catastrophe, que je me suis adressé par lettre ouverte en date du 27 octobre 2010 aux Représentants de l’Union européenne, de la France, de la Belgique, de l’Allemagne et du Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) au Bénin pour leur dire que je ne comprends pas « que malgré ces cris du peuple, l’Union Européenne et le PNUD encouragent BAKO Nassirou à continuer sur cette lancée, à savoir réaliser une LEPI à polémique, une LEPI porteuse de conflits aux conséquences incalculables »
Je suis au regret de noter que cette démarche de ma part envers les Responsables de l’Union fait la Nation et de l’Alliance ABT, objet de ma lettre (que je rends publique compte tenu des événements actuels) n’a pas eu de répondant de leur côté.
J’avais espéré que la constitution du Front de Défense de la Démocratie (FDD) aurait permis la réalisation de cette unité d’action nécessaire pour le salut de notre patrie commune contre l’aventure et la tyrannie. Force a été de constater que leurs actions dans ce creuset ont surtout consisté en des non-actions et ont abouti plutôt à son blocage.
Ma candidature aux élections présidentielles invalidée par la Cour Constitutionnelle sans aucun motif juridique valable n’a enregistré aucune réaction de protestation de leur part. YAYI Boni et son équipe dont les Robert DOSSOU, NAGO Mathurin ne sont que de vils menteurs, fraudeurs et tricheurs. Ils n’agissent que par fraude, à l’exemple de la LEPI-BAKO qui exclut du droit de vote plus d’un million de citoyens. Voilà pourquoi, je considère comme nulle et non avenue l’invalidation de ma candidature par la Cour Constitutionnelle et par conséquent déclare poursuivre la campagne sur le programme que j’entends assumer avec le peuple : chasser YAYI Boni du pouvoir et instaurer le pouvoir des travailleurs et des peuples.
Nous y voilà. Nous voilà devant l’impasse. La tricherie à propos de la liste remise à la CENA achève de démasquer, les organisateurs des élections.
Après l’expérience des élections communales et municipales réalisées en 2008 sous son mandat, il est désormais prouvé que YAYI Boni est incapable d’organiser des élections crédibles et transparentes dans ce pays.
La seule issue de dignité offerte au peuple de ce pays c’est de se lever dans des combats multiples pour balayer YAYI Boni du pouvoir, seule condition pour l’organisation d’élections crédibles. Toute négociation de coulisse, toute tergiversation sur ce sujet aboutirait au mieux à laisser le sort des élections dans les mains des parrains de la LEPI (le PNUD, l’UE, la France) pour nous donner le Président de leur choix. On n’aura pas alors autre chose qu’un Boni-YAYI-bis, c’est-à-dire la trahison des intérêts majeurs de ce peuple qui a déjà tant souffert.
Fait à Cotonou, le 23 février 2011
Philippe NOUDJENOUME
Premier Secrétaire du PCB
Candidat aux Elections présidentielles 2011.
======================