I- LA SITUATION POLITIQUE DU BENIN EST CRITIQUE
Mesdames et Messieurs les journalistes, camarades et amis,
Le samedi 08 Janvier 2011, YAYI Boni fait publier et ceci à la surprise générale, deux décrets fixant l’un le premier tour des élections présidentielles au 27 Février 2011 et l’autre, les élections législatives au 17 Avril 2011. La surprise ne réside pas dans la fixation de ces dates notamment celles du premier tour des élections présidentielles au 27 Février 2011, mais dans tout ce qui a précédé et reste à faire pour des élections transparentes au Bénin. Et pour cause !
1°- la première chose et la plus indispensable pour aller aux élections à savoir une liste électorale n’est pas disponible.
A moins de 50 jours des élections prévues pour le 27 février où en-est-on pour la liste électorale ?
Malgré les contestations d’une bonne partie de la population, YAYI Boni avec l’aide active des puissances étrangères, PNUD, Union Européenne notamment, avec une Cour Constitutionnelle complètement à ordre, impose une LEPI truquée et bâclée en faveur du pouvoir en place.
Or où en-est-on avec la fameuse LEPI ?
- toute l’équipe de la réalisation de la LEPI est étroitement sous les ordres de Boni YAYI.
- l’enregistrement dans les aires opérationnelles du Centre et du Nord Bénin n’est pas achevé.
- les corrections de la cartographie censitaire qui sont supposées avoir été faites, n’ont jamais été publiées.
- des personnes ne sont pas encore recensées lors du recensement porte-à-porte (RPP) pour une raison ou une autre et donc non enregistrées dans la base de données ;
-des centaines de milliers de personnes recensées lors du RPP, ne sont pas enrôlées lors de la phase de l’enregistrement biométrique pour diverses raisons (inondations, mauvais chargement des kits, oublis lors de la saisie, …) ; ainsi, des régions entières ne sont pas enrôlées.
- le dédoublonnage n’est pas fait ;
- Si l’équipe chargée de la LEPI suivait les dispositions de la loi adoptée et promulguée, il lui faudrait à partir de l’étape atteinte, au moins encore trois mois ; cela veut dire que la LEPI ne serait pas exploitable avant le 20 avril 2011, à moins de s’enliser dans des tripatouillages.
La communauté nationale n’est pas dupe. Ainsi, en parcourant les colonnes des journaux, en date du mardi 11 Janvier, on se rend compte aisément de la situation : ‘’Fraternité’’ : « LEPI : Enregistrement biométrique, l’opposition signale 1,5 millions d’exclus » ; ‘’Le Matinal’’ : « LEPI : Recensement biométrique : 1,2 millions de personnes oubliées » ; ‘’L’Evénement du Jour’’ : « Réalisation d’une LEPI taillée sur mesure, plus de 1.600.000 Béninois écartés pour 10 ans » pour ne parler que de ceux-là. « Impréparation et précipitation qui caractérisent le recensement biométrique, cafouillage et grande confusion, mauvaise foi du gouvernement et des institutions chargées de réaliser la LEPI» tels sont quelques passages des articles.
Il est de notoriété publique que les résultats des élections sous le Renouveau ont toujours été truqués, avec la complicité des puissances étrangères. Fabriquer un nouvel instrument, la LEPI qui, dès le départ, conduit à la fraude et au tripatouillage, c’est intolérable.
2°-Qu’en est-il de l’Organe chargé de l’organisation des élections (la CENA) ?
A moins de 50 jours, la CENA, organe chargé de l’organisation des élections, n’est pas installée. Le Président de la Cour Constitutionnelle et celui de l’Assemblée Nationale, aux ordres de Boni YAYI ont torpillé toutes les initiatives législatives, "cassé des lois", et préparé leur complot. La Cour constitutionnelle, oui la Cour constitutionnelle, composée de « sages » comme on aime à les appeler a dans une décision en date du 06 Janvier 2011, déclaré conforme à la Constitution la loi n° 2010-33 portant règles générales pour les élections en République du Bénin. Fort bien. Mais que dit cette loi en son article 14 : « Les membres de la Commission Electorale Nationale Autonome sont désignés, pour chaque échéance électorale, cent trente (130) jours minimum avant le mois durant lequel le scrutin a lieu.
Ils sont installés, pour chaque échéance électorale, cent vingt (120) jours minimum avant le mois durant lequel le scrutin a lieu. ». Que reste-t-il encore de cette loi promulguée par YAYI Boni le 08 Janvier ? Nous nous trouvons dans une incongruité législative, simplement dans une illégalité totale. Evidemment une telle illégalité ne sera jamais dénoncée par Robert Dossou, Théodore Holo et autres « Sages » de la Cour Constitutionnelle.
Nous apprenons même que les cartes électorales auraient été déjà commandées par des structures aux ordres du gouvernement. Le pouvoir de Boni YAYI se donne ainsi les moyens de valider et de fructifier les dispositions de fraude déjà réalisées avec la cartographie censitaire et les inscriptions sur les listes électorales.
Ainsi sans parler des dispositions nécessaires contre la distribution des sous et l’achat des consciences et autres tripatouillages, aucune des conditions administratives et techniques d’organisation d’une élection transparente n’est réalisée à ce jour au Bénin.
Avec cela nous pouvons dire d’ores et déjà, travailleurs et peuples béninois, les « carottes sont cuites ». YAYI Boni a pris toutes les dispositions pour gagner par la fraude et sur papier les élections avant le scrutin.
De la sorte, YAYI Boni-, l’homme qui a conduit le peuple dans la plus grosse arnaque de l’histoire du pays (Affaire ICC-Services) et d’autres scandales tels ceux de la CEN-SAD, frais d’escorte des véhicules d’occasion, des matériels agricoles etc, l’homme sous lequel des enlèvements (DANGNIVO) et assassinats de paisibles citoyens non élucidés sont devenus pratiques courantes au Bénin, l’homme qui envoie les chars et la troupe contre les travailleurs et leur siège, qui attrait en justice des travailleurs en grève (cas de la Santé), qui brade tout à l’étranger et ne laisse rien pour le patrimoine des générations d’aujourd’hui et de demain- cet homme, disons-nous organise sous nos yeux un Hold-up électoral pour se maintenir au pouvoir. La dictature et la tyrannie rampante avec des préfets qui n’hésitent pas à décréter l’état d’urgence dans les départements prendront racine et corps.
Les travailleurs et les peuples du Bénin accepteront-ils l’inacceptable, à savoir la mise sous boisseau des libertés démocratiques si chèrement arrachées aux prix de la sueur et du sang ?